La candidate des Verts au poste de chancelière, Annalena Baerbock, demande à adopter une position plus ferme à l’égard de la Russie et de la Chine afin de protéger les droits de la personne et les valeurs démocratiques.
Le 19 avril, Mme Baerbock a annoncé qu’elle se présenterait aux prochaines élections de septembre pour remplacer Angela Merkel au poste de chancelière. C’est la première fois que le parti est candidat à la chancellerie en 40 ans d’existence. Si elle réussit, Mme Baerbock entrera dans l’histoire en devenant la première dirigeante verte d’une grande économie mondiale.
Dans une interview accordée au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Mme Baerbock a déclaré que l’Europe devait s’efforcer de mener une politique de « dialogue et de fermeté » avec la Chine et la Russie afin de garantir la stabilité.
L’ambition mondiale de la Chine et ses transgressions des droits de la personne
Lorsqu’elle a abordé le sujet de la Chine, Mme Baerbock a déclaré que les relations européennes avec ce pays étaient une « compétition de systèmes » entre les forces autoritaires et les démocraties libérales.
Elle a ajouté que si la Chine est trop puissante pour que l’on rompe les ponts avec elle, les démocraties libérales doivent agir en conséquence pour protéger leurs valeurs. À titre d’exemple, elle a suggéré que certains produits issus du travail forcé soient interdits en Europe.
Sa proposition découle de la récente controverse concernant les Ouïgours exploités pour produire du coton dans la région chinoise du Xinjiang.
Elle a également qualifié le projet chinois « Initiative ceinture et route » (un projet d’infrastructure massif qui s’étendrait de l’Asie de l’Est à l’Europe) de « politique de puissance pure et dure ».
En outre, en ce qui concerne les risques de sécurité liés à la technologie chinoise, Mme Baerbock a déclaré que l’Europe pourrait limiter la coopération avec les fournisseurs d’électronique chinois.
« Si le gouvernement chinois exige des sociétés chinoises comme Huawei, par exemple, qu’elles transmettent des données et des informations européennes, nous ne pouvons pas intégrer les produits de ces fabricants dans les infrastructures européennes », a-t-elle déclaré.
La menace russe pour la sécurité de l’Europe
Au cours de son entrevue, Mme Baerbock s’est attaquée à la Russie en déclarant que l’Allemagne devait accroître la pression sur la Russie suite à ses récentes menaces militaires près de la frontière avec l’Ukraine.
De plus, tout en soutenant le souhait de l’Ukraine d’être intégrée à l’UE et à l’OTAN, elle a souligné que la stabilité entre l’Ukraine et la Russie devait être la principale priorité pour le moment. Cela pourrait se faire, notamment, en veillant à ce que les accords de Minsk, qui visent à résoudre pacifiquement le conflit entre la Russie et l’Ukraine dans l’est de l’Ukraine, soient respectés.
Le gazoduc russe Nord Stream 2, qui traverse la mer Baltique vers l’Allemagne, a également suscité la controverse, ses détracteurs estimant que le projet pourrait être utilisé comme une arme géopolitique pour affaiblir l’Europe. À ce sujet, Mme Baerbock a demandé le retrait définitif du projet.
Enfin, la candidate verte est également revenue sur la question de la présence d’armes nucléaires américaines en Allemagne. Elle a proposé que des mesures de dénucléarisation soient prises dans le cadre des négociations de désarmement atomique entre Moscou et Washington.