Le 9 mai, des milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour exiger des mesures plus écologiques dans la lutte contre le changement climatique. Cette manifestation nationale est née d’un référendum visant à inscrire l’obligation pour le pays de lutter contre le changement climatique et ses effets.

Le projet de loi sur « le climat et la résilience »

La manifestation a pour cible un projet de loi sur le changement climatique, approuvé par l’Assemblée nationale française, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce projet de loi fait suite à une proposition présentée par la Convention des citoyens pour le climat (CCC). Ce groupe de 150 citoyens sélectionnés au hasard a été chargé de définir une série de mesures visant à réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990).

Toutefois, alors que le gouvernement français affirme que l’essence de la proposition est préservée dans le projet de loi, les écologistes insistent que l’ambition initiale des « 150 » a été considérablement diluée.

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En effet, lorsque les propositions de la convention ont été rendues publiques, les secteurs industriels, qui auraient été largement touchés par les réformes, sont passés à l’offensive. Ils ont lancé un lobby pour saboter la Convention sur le climat et ont réussi dans leurs démarches. Au final, les mesures les plus importantes de la CCC ont été déformées, minimisées, voire complètement supprimées.

Selon France24, les défenseurs du climat qualifient désormais le projet de loi d’ « échec climatique et social » et dénoncent le manque d’engagement pris sur la question.

La controverse entourant le référendum

Le président Emmanuel Macron a promis d’organiser un référendum sur l’amendement si la législation passe à la fois l’Assemblée nationale et le Sénat. S’il est approuvé, l’article 1 de la Constitution comprendra la ligne suivante : « La République garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique. »

Cependant, alors que la révision a obtenu un énorme soutien à l’Assemblée nationale, les défenseurs du climat craignent que le Sénat, à majorité de droite, ne bloque la motion.

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Photo : Thibault Camus Pool via Agence France-Presse Emmanuel Macron a déclaré que la réforme devrait d’abord être adoptée par l’Assemblée nationale et le Sénat.

Par ailleurs, Pieyre-Alexandre Anglade, député à l’Assemblée nationale du parti LREM de Macron, a déclaré au journal JDD que le Sénat avait déjà décidé « de vider le projet de loi de sa substance. » Selon lui, leurs ajouts « empêcheront l’accord ». Par conséquent, il est suggéré que la proposition de révision constitutionnelle ne passera pas le cap du Sénat.

En revanche, le cabinet de Macron a déclaré lors d’une conférence avec l’AFP que le référendum « n’est pas abandonné […] la bataille continue. La question de l’environnement reste l’une des priorités du président.»

Macron soumis à de vives critiques

Lors de la manifestation à Paris, Cyril Dion, garante de la CCC, a critiqué l’approche laxiste du gouvernement sur la question. Elle a déclaré : « Il s’agit de continuer à dénoncer le manque d’ambition de la loi climat et […] l’abandon quasi certain du référendum qui constitue une nouvelle régression », selon le journal Le Monde.

Les adversaires de Macron ont également condamné le président pour l’annulation probable du référendum. En effet, le député Vert Matthieu Orphelin a publié sur son blog que le gouvernement « manœuvrait pour que le processus n’aille pas jusqu’au bout, refusant toute consultation avec le Sénat.»

Par ailleurs, Bruno Retailleau, un sénateur de centre-droit, a fustigé le président pour avoir accusé la droite de faire obstruction à la motion. Dans une entrevue accordée à Libération, il a déclaré : « [Macron] n’a jamais eu l’intention de soumettre au référendum cette révision constitutionnelle, tout simplement parce qu’il sait que le non l’emporterait.»

Il ajouté : « Macron tente de faire un coup double : avec cette proposition de référendum, il a fait une promesse qui n’engageait personne d’autre que lui, il essaye de s’en dégager, et comme il n’assume pas [ce nouveau recul], il tente de faire un mauvais coup à la droite en passant.»

Maëli Coutu-Lupien

Maëli Coutu-Lupien is currently pursuing a BA in International relations and International Law at UQAM. She obtained her BA in Linguistics with a Minor in German in 2019 from the University of Concordia. In 2019, she worked as a Media and relations intern at the Embassy of Canada in Washington D.C. In her free time, she enjoys reading, taking walks in nature and kayaking.

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