Le gouvernement social-démocrate NPD de la Colombie-Britannique étend l'application d'une taxe sur la spéculation et l'inoccupation (SVT) qui, de l'avis général, a permis de répondre à un besoin urgent de logements abordables. Le Green Party of BC se demande pourquoi ils ne vont pas plus loin et n'imposent pas cette taxe dans un plus grand nombre de régions de la province.

Le gouvernement néo-démocrate, en accord avec les Verts, a introduit la SVT pour la première fois en 2018, afin de lutter contre la spéculation sur le marché du logement et de transformer les unités résidentielles vides en logements dont le besoin se fait cruellement sentir. À l'époque, le NPD avait besoin du soutien du Parti vert pour former un gouvernement minoritaire.

La SVT est une taxe annuelle imposée sur les propriétés résidentielles vacantes, d'un montant de 0,5% de la valeur imposable des maisons appartenant à des citoyens canadiens ou à des résidents permanents, et de 2% de la valeur des propriétés appartenant à des étrangers. La province affirme que 99 % des Britanno-Colombiens ne sont pas assujettis à cette taxe

Cette taxe, la première du genre au Canada, est unique en ce sens qu'elle s'applique à des régions spécifiques, principalement des zones urbaines avec des taux d'inoccupation proches de zéro, et non à l'ensemble de la province. Une étude commandée par le gouvernement et publiée en juin 2022 attribue à cette taxe la mise sur le marché d'environ 20 000 nouveaux appartements dans la région métropolitaine de Vancouver. Au cours des trois premières années du programme, le gouvernement a également collecté $231 millions de dollars en recettes de SVT. Toutes les recettes de la taxe doivent être consacrées au logement abordable dans le district où elles ont été collectées.

La ministre des finances de la Colombie-Britannique, Selina Robinson, se vante que la taxe fonctionne comme prévu. Dans son rapport, elle décrit le problème : "En 2017, la crise du logement en Colombie-Britannique était devenue incontrôlable depuis de nombreuses années. La spéculation a fait grimper les prix des logements, a poussé les propriétés locatives hors du marché et a laissé des maisons vacantes." Elle reconnaît aujourd'hui que la SVT a permis de transformer "des milliers de logements vides en habitations" et, en réduisant la spéculation, de maintenir "les prix à un niveau inférieur à ce qu'ils auraient été sans la taxe".

Le NPD, qui forme actuellement un gouvernement majoritaire, étend les régions couvertes par la taxe. La SVT s'applique actuellement au Lower Mainland, au sud de l'île de Vancouver, à West Kelowna, à Nanaimo et au district de Lantzville. À partir de janvier 2023, la taxe s'appliquera à Lions Bay et Squamish, ainsi qu'aux communautés de North Cowichan, Duncan, Ladysmith et Lake Cowichan sur l'île de Vancouver.

Robinson explique : "Les habitants de ces communautés ont fait entendre leur voix. Ils ont fait part des pressions intenses auxquelles ils sont confrontés en matière de logement, notamment la spéculation et des taux d'inoccupation proches de zéro. Cette extension permettra d'éviter que la spéculation ne se déplace d'une communauté à l'autre dans une région." Six autres municipalités seront ajoutées en 2024.

Le parti écologiste soutient l'expansion. Sonia Furstenau, chef du Parti Vert et députée de Cowichan Valley, déclare : "Je suis heureuse de voir l'expansion de la taxe sur la spéculation et l'inoccupation alors que la Colombie-Britannique lutte contre l'intensification de la crise du logement. Elle ajoute que "les données sur l'impact de cette taxe sont jusqu'à présent encourageantes". Cependant, le parti se demande pourquoi le gouvernement ne va pas plus loin et n'accélère pas la mise en place de cette taxe efficace dans d'autres régions de la province. Le député vert de Saanich North, Adam Olsen, est déçu que les Southern Gulf Islands ne soient pas incluses dans la liste des municipalités concernées et demandera à M. Robinson de s'expliquer.

M. Robinson n'a pas exclu la possibilité d'une nouvelle expansion : "Nous suivons la situation de très près et examinons progressivement la meilleure façon d'utiliser cette taxe". Cependant, Furstenau affirme : "Le logement est un droit de l'homme..... Nous avons besoin d'une action audacieuse, et non d'un incrément, pour faire face à la crise".

David Arnott

David Arnott, de Toronto, récemment diplômé en sciences politiques de l'Université McGill.

Plus d'articles - LinkedIn

LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez saisir votre nom ici