Dimitri Lascaris, arrivé deuxième lors de la course à la direction du Parti vert du Canada en octobre 2020, continuera à s'engager au sein du Parti vert et à soutenir les résolutions politiques écosociales. Malgré certains obstacles, en particulier la diffamation de l'écosocialisme dans les médias corporatifs, M. Lascaris s'est classé juste derrière Annamie Paul lors de l'élection, recueillant 45,5 % des voix. M. Lascaris est un militant, un avocat, un journaliste et un écosocialiste. En tant qu'écosocialiste, sa campagne s'écarte de l'actuelle "orientation centriste" du Parti vert du Canada. Après l'élection, Global Green News a interviewé Lascaris sur ses projets de campagne audacieusement progressiste, une campagne qui ne ressemble en rien à ce que la politique canadienne a connu jusqu'à présent. 

Q : Après être passé si près de la victoire, avec 45% des voix, comment comptez-vous continuer à promouvoir les valeurs écosocialistes ??

R : Le GPC vient de lancer son processus politique semestriel. Moi-même et de nombreuses personnes qui ont travaillé sur ma campagne pour la course à la direction préparons un certain nombre de résolutions politiques qui sont tirées de notre plate-forme écosocialiste. Dans les mois à venir, nous nous efforcerons de persuader les membres de soutenir ces politiques. Nous discutons également de la formation d'un Caucus de la Gauche Verte dont l'objectif sera de promouvoir une plate-forme écosocialiste.

Q : De même, comment comptez-vous continuer à lutter contre la stigmatisation de l'écosocialisme dans les médias et à l'établir comme un label politique légitime ??

R : Lorsque nous parlons des médias, nous devons faire la distinction entre les médias d'entreprise et les médias indépendants à but non lucratif. Les premiers sont généralement hostiles au socialisme, tandis que les seconds y sont généralement réceptifs. Notre campagne pour le concours de leadership a amené de nombreux médias d'entreprise à parler de l'écosocialisme avec un certain respect. Nous avons l'intention de poursuivre sur cette lancée en mettant en évidence les politiques qui sont au cœur d'un programme écosocialiste. Ces politiques - par exemple, de fortes augmentations des impôts sur les riches - bénéficient d'un soutien considérable de la part du public. En mettant en lumière les politiques qui sont au cœur d'un programme écosocialiste, nous pouvons démystifier le socialisme et finalement surmonter l'hostilité inhérente des médias d'entreprise à l'égard d'un programme écosocialiste.

Q : Comme le parti vert ne détient actuellement que trois sièges au Parlement, comment pensez-vous que le fait de s'éloigner d'une position centriste inciterait davantage de personnes à voter pour le parti vert ??

R : Je pense que la raison même pour laquelle le GPC ne détient que trois sièges au Parlement est son orientation centriste. Les Canadiens ont compris que le statu quo est profondément inéquitable et qu'il n'est pas viable. Le centrisme est essentiellement une défense du statu quo et a été discrédité. En proposant un programme audacieusement progressiste qui va bien au-delà de tout ce qui est proposé au Parlement aujourd'hui, nous attirerons des millions d'électeurs progressistes vers notre parti.

Q : En soutenant l'idée d'unification et en travaillant en tandem avec le NPD, comment pensez-vous défendre les valeurs écosocialistes et réduire l'animosité entre les partis ?

R : Je ne suis pas favorable à l'unification du NPD et des Verts, mais je soutiens la coopération électorale entre eux. Comme l'a montré le travail de la One Time Alliance for Democratic Reform, un accord de coopération électorale bien conçu pourrait considérablement améliorer le nombre de sièges pour les deux partis. Pour réduire l'animosité entre les deux partis, il faut mettre l'accent sur les positions politiques que nous partageons. Les Verts et le NPD ont plus de points communs entre eux qu'avec n'importe quel autre parti.

Q : Dans son programme, Annamie Paul souligne l'importance d'empêcher les étudiants de "passer entre les mailles du filet", en particulier en promouvant la gratuité de l'enseignement postsecondaire, en élargissant le CERB pour protéger les étudiants et en offrant des bourses d'études. Dans les campagnes à venir, comment prévoyez-vous de soutenir les étudiants, qui représentent une grande partie du soutien à l'action climatique ?

R : La gratuité de l'enseignement postsecondaire fait depuis longtemps partie du programme du parti écologiste et c'est quelque chose que je défends depuis des années. Le gouvernement devrait également garantir des emplois d'été aux étudiants afin que chacun d'entre eux ait la possibilité de générer un revenu pendant l'été. Par exemple, le gouvernement devrait mettre en place et financer une initiative de plantation massive d'arbres qui servirait le double objectif de fournir des emplois aux étudiants pendant l'été et de promouvoir la reforestation, qui sera essentielle pour résoudre l'urgence climatique.

Q : Quelles sont les lacunes du programme d'Annamie Paul, autres que l'absence de changement par rapport au statu quo centriste, que vous envisagez de combler lors des prochaines campagnes ??

R : Pour autant que je puisse en juger, le programme d'Annamie est le même que le programme actuel du Parti Vert, et comme je l'ai soutenu tout au long de la campagne pour la direction du parti, il y a principalement trois faiblesses dans le programme actuel du GPC : (1) le programme ne fait pas assez pour défendre et promouvoir les droits et les intérêts des travailleurs ; (2) le programme ne traite pas adéquatement de la question de l'inégalité et en particulier de la question de l'extrême richesse ; et (3) le programme ne promeut pas adéquatement la démilitarisation, n'offre pas une critique vigoureuse de la politique étrangère canadienne et ne s'oppose pas à l'hégémonie du gouvernement américain sur le Canada.États-Unis.

Margaret Saville

Margaret Saville étudie la psychologie et les sciences politiques à l'université McGill de Montréal et souhaite se lancer dans le journalisme politique. Elle est née à Toronto, en Ontario, et a grandi à Nelson, en Colombie-Britannique. Ses passions sont l'environnementalisme, la littérature et l'écriture, ainsi que le ski alpin. Margaret s'est engagée à aborder des questions sociales telles que la crise du changement climatique, l'inégalité raciale et de genre, la réconciliation avec les peuples autochtones, les droits des LGBTQ+ et la sensibilisation à la santé mentale.

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3 COMMENTAIRES

  1. Excellente interview ! Et excellent point sur le fait que le Parti Vert du Canada bénéficierait d'une augmentation nette du soutien et des votes et probablement des sièges au Parlement s'il s'éloignait du centrisme pour se tourner vers l'écosocialisme. D'une part, aucun parti fédéral ne représente actuellement le point de vue écosocialiste, alors qu'au moins trois partis (dont le GPC) représentent une forme de centrisme.

  2. Le processus politique du GPC est biennal, et non semestriel. Cela dit, pour le cycle 2020, les 35 000 membres sont limités à un total de 15 propositions politiques, ce qui pourrait donc être considéré comme la moitié d'un processus politique bisannuel ou le quart d'un processus, mais certainement pas le repas complet.

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