Des animaux morts de faim et de soif jonchent le sol près de Godé, un village où la survie et l'économie des habitants tournent autour du bétail. Depuis plus d'un an, il n'y a pas eu une goutte de pluie dans cette région.


"Que Dieu nous aide, qu'il nous envoie la pluie", dit un habitant désespéré qui a perdu tout son troupeau. La sécheresse frappe durement. Les puits d'eau se sont asséchés et des millions de bovins sont morts, entraînant des déplacements massifs de population. Les animaux qui ne sont pas encore morts sont si maigres qu'ils ne peuvent être vendus.

@ CREDIT : EDUARDO SOTERAS / AFP

Les enfants sont les premières victimes de cette famine. Certains en état de malnutrition sont auscultés dans un centre de distribution alimentaire. Les mères reçoivent des compléments alimentaires pour leur permettre de nourrir leurs enfants.
"Nous rencontrons des mères qui, parce qu'elles ne mangent pas assez, ne produisent pas assez de lait pour leurs enfants", souligne un pédiatre interviewé par franceinfo média.

UNICEF a appelé à une réponse humanitaire immédiate et renforcée pour sauver la vie de millions d'enfants, soulignant que "près de 10 millions de personnes, dont 4,4 millions d'enfants, ont un besoin urgent d'aide humanitaire dans les régions d'Éthiopie touchées par la sécheresse".


D'ici la fin de l'année, plus de 600 000 enfants devront être traités pour malnutrition aiguë sévère dans les quatre régions touchées par la sécheresse, estime l'agence des Nations unies qui souligne que les taux de malnutrition augmentent à un "rythme alarmant en raison de la sécheresse".

UNFPA Ethiopie/Paula Seijo


En mai dernier, le nombre d'admissions pour malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq ans a augmenté de plus de 40% par rapport à la même période en mai 2021 dans la région Somali.


Le bureau de gestion des risques de catastrophes de la région Somali a déclaré que des pertes de récoltes importantes avaient été signalées dans les régions de Fafan et de Sitti. Des pertes allant jusqu'à 70% de la récolte attendue de sorgho et de maïs, 30% de la récolte attendue de blé ainsi que 30% de la récolte attendue d'oignons et de tomates ont été signalées dans cette partie de la région Somali.


Près de 4,4 millions de personnes sont actuellement confrontées à de graves pénuries d'eau dans les basses terres du sud et de l'est des régions d'Oromia et de Somali, qui sont considérées comme les plus touchées.
Dans l'Oromia, les autorités locales font état d'une perte de récolte moyenne de 70%.


"L'impact de la sécheresse est dévastateur. Les enfants et leurs familles luttent pour survivre en raison de la perte de leurs moyens de subsistance et de leur bétail ", a déclaré le représentant de l'UNICEF en Éthiopie, M. Gianfranco Rotigliano.

CRÉDIT : EDUARDO SOTERAS / AFP

Le mois d'avril est considérée comme l'une des plus humides de l'année en Éthiopie, il n'a pratiquement pas plu une goutte d'eau. La sécheresse a entraîné un effondrement de la société et endommagé l'organisation sociale des communautés.


Comme il faut sauver les animaux, essentiels à la survie, les familles se séparent en abandonnant leurs villages. Même les enfants malades sont souvent négligés.

La situation s'aggrave de jour en jour. L'Éthiopie, qui importe 67% de son blé de Russie et d'Ukraine, est au bord d'une crise humanitaire. En effet, la guerre en Ukraine va encore amplifier l'insécurité alimentaire avec la hausse des prix des carburants et la réduction des importations de blé.

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