Jonathan Pedneault, codirigeant du Parti vert du Canada, a appuyé deux candidates à la direction du Parti libéral, Chrystia Freeland et Karina Gould, malgré leur alignement sur des politiques qui vont à l'encontre des valeurs du Parti vert. Cet appui, exprimé sur Twitter à l'occasion de la Journée internationale de la femme, soulève des questions sur les priorités de M. Pedneault et sur son engagement à l'égard des principes du Parti vert.
"Les libéraux nous montreront-ils demain qu'ils sont en 2025 et éliront-ils @karinagould ou @cafreeland ?" a tweeté M. Pedneault, tout en soulignant qu'Elizabeth May reste la seule femme à occuper un poste de direction dans la politique canadienne.
Le bilan controversé de Mme Freeland
Le parcours politique de Chrystia Freeland a suscité de nombreuses critiques, notamment en ce qui concerne ses positions en matière de politique étrangère. Comme l'a rapporté L'érableEn effet, Mme Freeland a des liens avec l'ultra-nationalisme ukrainien et a fait l'objet d'un examen minutieux pour avoir défendu son grand-père, qui était rédacteur en chef d'un journal de propagande nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien qu'elle ait qualifié cette affaire de désinformation russe, des historiens ont prouvé la collaboration de son grand-père avec le régime nazi. Mme Freeland a refusé de se dissocier des actions de son grand-père et a récemment applaudi un ancien soldat nazi ukrainien à la Chambre des communes du Canada.
Mme Freeland a également été l'un des plus ardents défenseurs des dépenses militaires et de l'expansion de l'OTAN. En tant que vice-premier ministre, elle a supervisé une augmentation significative du budget militaire du Canada et a appelé à plusieurs reprises à une nouvelle escalade dans des conflits tels que la guerre en Ukraine. Son alignement sur la politique étrangère militariste et son soutien à l'augmentation des livraisons d'armes dans les zones de guerre ont conduit ses détracteurs à la qualifier de faucon de guerre.
Le bilan mitigé de Gould
Karina Gould, bien que moins controversée que Mme Freeland, a également soutenu un grand nombre des mêmes politiques. Elle a fait partie du gouvernement libéral qui a renforcé les engagements militaires envers l'OTAN et a voté en faveur de politiques qui, selon ses détracteurs, ont contribué à l'instabilité mondiale.
Freeland et Gould ont également reçu et de faibles notes sur les droits de l'homme des Palestiniens de la part de la Commission européenne. Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPME)Freeland a marqué un F et Gould a D+. Leur soutien sans faille à Israël et leur réticence à critiquer les actions de son gouvernement les ont mis en porte-à-faux avec de nombreux Canadiens progressistes, y compris une grande partie de la base du parti écologiste.

Le leadership et le positionnement politique de Pedneault
L'appui de M. Pedneault est particulièrement remarquable compte tenu de ses récentes actions en tant que codirigeant du Parti vert. La semaine dernière, il a tenu une conférence de presse aux côtés de Mme May pour proposer une coopération entre les partis lors des prochaines élections, ce qui a suscité des spéculations sur le fait qu'il se prépare à s'aligner plus étroitement sur les libéraux ou les néo-démocrates plutôt que de se concentrer sur le renforcement de la force indépendante du parti vert.
En outre, son soutien à Freeland et Gould semble en contradiction avec sa propre position de leader. S'il estime que les femmes devraient être élues à des postes de direction, pourquoi cherche-t-il lui-même à diriger le parti écologiste plutôt que de s'effacer au profit d'une candidate ?
Bien que le tweet de M. Pedneault ait été conçu comme une simple déclaration de soutien aux femmes occupant des postes de direction, il met involontairement en lumière des incohérences plus profondes dans son approche politique. En tant que leader du Parti Vert, s'aligner avec deux personnalités qui ont soutenu la guerre, l'expansion militaire et des positions controversées en matière de politique étrangère soulève des questions valables sur son jugement politique et son manque d'expérience.