Il s'agit d'une décision historique pour les défenseurs de l'environnement. La Haute Cour de Pretoria a rendu son verdict dans l'affaire dite de l'air mortel, dans le cadre d'une plainte contre le gouvernement sud-africain déposée en 2019 par les organisations environnementales GroundWork et Vukani.
La justice a donc donné un an au gouvernement pour améliorer la qualité de l'air dans la province de Mpumalanga, qui est classée, selon l'ONG Greenpeace, comme la région où l'air est le plus pollué au monde, avec des taux de pollution élevés. de dioxyde d'azote.

L'Afrique du Sud, qui tire 80% de son électricité du charbon, compte une douzaine de centrales à charbon dans un périmètre d'environ 200 kilomètres, gérées principalement par Eskom, la compagnie nationale d'électricité au bord de la faillite, implantée dans la région de Mpumalanga. Ces installations sont vieillissantes et très loin de respecter les normes environnementales. Cela a valu à la région l'étiquette d'endroit le plus pollué au monde.


L'exposition aux produits toxiques émis par les usines de charbon, tels que le dioxyde de soufre et les métaux lourds comme le mercure et les particules fines, a entraîné une "épidémie" de maladies telles que l'asthme, la bronchite et le cancer du poumon, et contribue également aux accidents vasculaires cérébraux et aux naissances prématurées, selon les ONG.
Selon une étude présentée par des ONG, la pollution de l'air a causé entre 305 et 650 décès prématurés dans la région en 2016.

"Le charbon tue", insiste Greenpeace, qui déplore qu'un tiers des fumées dégagées par les usines survole ensuite les deux mégapoles voisines, Johannesburg et Pretoria.

Crédit : DW.

En 2012, le département des affaires environnementales du gouvernement sud-africain a publié un plan de gestion de l'air pour la région, mais, étonnamment, ce plan n'a jamais été mis en œuvre.
Cependant, la décision du tribunal de Pretoria obligera cette fois le gouvernement sud-africain à agir le plus rapidement possible.
Dans leur arrêt, les fonctionnaires de la Cour ont conclu que la mauvaise qualité de l'air dans la région constituait une "violation du droit constitutionnel à un environnement non préjudiciable à la santé ou au bien-être".

Pour un pays classé au 14e rang des pollueurs mondiaux, ce verdict est une victoire sans précédent pour les organisations environnementales.

"La Cour a déclaré que les niveaux très élevés de pollution de l'air dans la région de Mpumalanga Highveld, dans le nord de l'Afrique du Sud, constituent une violation de l'article 24 du droit des résidents à un environnement qui ne soit pas nuisible à leur santé et à leur bien-être. C'est la première fois en droit sud-africain, et plus particulièrement en droit constitutionnel, qu'une Haute Cour rend une ordonnance de cette nature", explique Timothy Lloyd, avocat au Centre pour les droits environnementaux.

Une étude de la Banque mondiale montre que chaque année, près de 20 000 Sud-Africains meurent de la pollution de l'air.

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