La Convention sur le commerce des espèces menacées d'extinction (Cites) a interdit en 2016 le commerce international des pangolins, dont certains types figurent sur la Liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la faune (UICN). Mais malgré l'interdiction de son commerce, le trafic de cet animal se poursuit et des espèces africaines rejoignent le marché de la contrebande. Les écailles du pangolin, présentes uniquement en Afrique et en Asie, alimentent un important trafic mondial.
Le braconnage au Libéria est autant un moyen de subsistance qu'un mode de vie.
Les défenseurs de la protection de cette espèce se mobilisent pour la sauver, car elle reste une source de revenus pour les plus pauvres et un plat apprécié en Afrique de l'Ouest.
Le Libéria reste un terreau fertile pour les trafiquants. Il y a une forte demande sur le marché.
"Il y a des gens qui achètent, c'est pour ça qu'on vend", explique le chef chasseur d'un village libérien, la cinquantaine.
L'argent est utilisé pour acheter des produits de première nécessité comme du savon, disent certains villageois. Selon la Banque mondiale, 44 % des Libériens vivent avec moins de 1,9 dollar par jour.
Parmi les plus braconnés au monde, le pangolin est protégé depuis 2016 dans ce pays. Sa chasse et sa commercialisation sont passibles d'une amende de 5 000 $ et d'une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison.
"Chaque jour, braconniers et chasseurs tuent nos espèces protégées" pour un commerce qui "anéantit notre patrimoine naturel", explique à l'AFP (Agence France Presse) Edward Appleton, qui dirige la cellule contre les trafics au sein de l'administration forestière.
L'interdiction du braconnage est appliquée avec moins de vigueur dans ces villages en raison de la conception utilitaire des animaux et des anciennes habitudes de consommation en milieu rural. Cela complique de plus en plus la tâche des défenseurs de la nature.
Réputées pour agir sur l'arthrite, les ulcères, les tumeurs et les douleurs menstruelles - des vertus jamais scientifiquement établies, les écailles de pangolin sont très demandées en Chine et au Vietnam.
Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, l'Afrique et principalement le Nigéria, le Cameroun, la Guinée et le Libéria sont devenus les principaux fournisseurs depuis que l'Asie a cessé d'être la principale source d'approvisionnement en pangolins en raison de la baisse des effectifs.
Une étude de la Société de biologie de la conservation, organisation professionnelle dédiée à l'étude scientifique du maintien et de la restauration de la biodiversité, indique que depuis 2017 entre 400 000 et 2 700 000 pangolins sont chassés chaque année dans les forêts d'Afrique centrale.