Malgré la pression des activistes, le Parlement européen est allé de l'avant la semaine dernière avec le projet d'étiqueter les centrales nucléaires et les centrales au gaz naturel comme des investissements verts. Le règlement s'appliquera à partir de 1er janvier 2023.
Le Parlement n'a pas atteint le minimum de 353 voix nécessaires pour rejeter la proposition de la Commission européenne. Les parlementaires, avec le soutien déterminant de l'ensemble du Parti populaire européen conservateur, ont voté pour que le gaz et l'énergie nucléaire soient classés comme des investissements durables sur les marchés financiers.
Après une année de retard, un lobbying important de la part des entreprises et des gouvernements, et une rejet préalable par le Parlement européenL'exécutif de l'UE s'est félicité de ce résultat.
Comme l'ont défini les commissaires, la taxonomie devrait orienter les investissements vers des projets conformes à l'objectif de neutralité climatique de l'Union européenne d'ici à 2050 :
- D'une part, les partisans de l'énergie nucléaire, y compris les 12 États membres de l'UE qui ont soutenu l'inclusion, défendent l'idée que l'énergie nucléaire n'est pas plus nocive que les autres industries incluses dans la taxonomie. En outre, ils considèrent ces sources d'énergie comme un allié essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
- D'autre part, de vives réactions se sont fait jour parmi les défenseurs du climat, les partis verts, les scientifiques et les personnalités influentes. Selon eux, cette résolution va permettre aux investisseurs de transférer des fonds potentiels des énergies renouvelables vers des énergies plus anciennes et plus polluantes.
Les Les Verts s'opposent à l'écoblanchiment des manuels scolaires
Les Verts européens ont réagi avec sévérité : "C'est du GREENWASHING. Il représente une menace pour la sécurité énergétique et un recul pour la transition vers des énergies propres".

Le parti maintient que ce résultat sape la fiabilité de la taxonomie de l'UE, ne tient pas compte des données scientifiques et aggrave la situation climatique.
Thomas Waitz, coprésident du parti vert européen affirmé:
"Il s'agit d'une perte catastrophique pour le leadership de l'UE en matière d'étiquetage des investissements verts. Mettre le gaz fossile et le nucléaire dans la même catégorie que les énergies renouvelables propres, c'est de l'écoblanchiment. [...]
Cette propagande écologique ne fera que renforcer notre dépendance à l'égard des combustibles russes et nous enfermer davantage dans le chaos climatique. En tant que Verts, nous nous battrons avec acharnement pour surmonter ce revers, en collaboration avec la société civile et les activistes. La lutte pour un avenir propre et durable n'est pas terminée".
Le dernier recours de l'espoir : L'Autriche et le Luxembourg vont saisir la justice
Dans une réponse virulente après le vote du Parlement européen, le Luxembourg et l'Allemagne se sont opposés à l'entrée en vigueur de la directive. Autriche sont prêts à s'opposer à la résolution polémique devant les tribunaux.
"Elle n'est ni crédible, ni ambitieuse, ni fondée sur la connaissance, elle met en danger notre avenir et est plus qu'irresponsable.
Leonore Gewessler, ministre autrichienne du climat
Le Luxembourg a déjà annoncé qu'il soutiendrait l'initiative autrichienne. Claude Turmes, homme politique luxembourgeois, a déclaré :
Bien que cette procédure puisse prendre des années, l'Espagne et le Danemark ont également manifesté leur intérêt pour la réfutation de la décision. Ces pays envisageraient également de se joindre à l'action en justice. L'Allemagne a examiné l'option d'une action en justice, mais a décidé de ne pas la suivre.
Les États membres de l'UE seront-ils plus nombreux à combattre le choix de la polémique ? S'agit-il d'un mouvement qui façonnera l'avenir de l'Europe ? politique climatique dans les années à venir ?