Le Canada vient d'annoncer l'interdiction de tous les vols en provenance d'Afrique du Sud, de Namibie, du Zimbabwe, du Botswana, du Lesotho, de l'Eswatini, du Mozambique, du Nigeria, du Rwanda, du Malawi et de l'Égypte. Ces mesures ont été prises par le gouvernement canadien pour limiter la propagation de la variante Omicron COVID-19.
Omicron a été détecté pour la première fois en Afrique du Sud et à Hong Kong. L'incident a été signalé le 24 novembre et le Canada a commencé à imposer des interdictions le 26 novembre. Cette variante a suscité de vives inquiétudes dans le monde entier, mais on sait peu de choses sur ses effets jusqu'à présent.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu'il existe plusieurs mutations dans le caractère d'Omicron qui modifieront son comportement. Toutefois, les études ne permettent pas de déterminer si ces mutations sont plus graves ou plus transmissibles. Bien que les données primaires montrent qu'il existe un risque accru de réinfection pour ceux qui ont déjà eu COVID-19.
Ces interdictions signifient qu'aucun vol ne peut quitter les pays concernés à destination du Canada, et tous les ressortissants étrangers doivent éviter ces pays dans les 14 jours suivant leur arrivée au Canada. Les résidents permanents et les citoyens canadiens peuvent rentrer chez eux s'ils prennent un vol indirect en provenance d'un autre pays non interdit.
Les interdictions imposées aux pays africains sont-elles justes ? Juridiquement, oui. Les tribunaux ont décidé que le gouvernement canadien pouvait mettre en œuvre ces restrictions. Le gouvernement a tendance à bénéficier d'une plus grande marge de manœuvre de la part des tribunaux dans les situations d'urgence telles que cette pandémie.
Toutefois, les pays africains ont fait valoir que cette mesure était injuste à leur égard. Je suis d'accord, tous les pays de cette liste sont africains et dépendent désespérément des voyages en provenance de l'Occident pour leur économie. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que l'interdiction était "non scientifique" et "discriminatoire"et il n'a peut-être pas tort.
L'OMS condamne la mise en œuvre d'interdictions de voyager car elle estime qu'elles ne sont pas efficaces et qu'elles ne favorisent pas la coopération entre les pays lors d'une pandémie mondiale. À l'origine, le gouvernement Trudeau était opposé aux interdictions de voyager au début de la pandémie. Il a toutefois changé de discours depuis.
La théorie veut que l'interdiction des voyages en provenance de ces pays ralentisse la propagation du virus et de ses variantes. Dans une certaine mesure, c'est vrai. Moins il y a de personnes entrant au Canada en provenance de pays à haut risque, moins la probabilité d'une augmentation de la transmission est grande. Toutefois, les seuls endroits où les interdictions générales ont été très efficaces sont les nations insulaires d'Australie et de Nouvelle-Zélande.
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne ont tous imposé des interdictions similaires à l'Afrique du Sud et à ses voisins. Cela signifie que tous les pays concernés subiront les difficultés financières qui en découlent. C'est particulièrement vrai pour l'industrie du tourisme des pays africains, qui représente souvent un pourcentage élevé de leur PIB national.
Deux arguments majeurs s'opposent à ces interdictions. Premièrement, les interdictions sont trop lentes et déjà inefficaces pour empêcher Omicron d'atteindre le Canada. Cette variante est déjà présente et se répand dans tout le pays.
Deuxièmement, ces interdictions aliéneront certains pays et réduiront la probabilité d'une coopération. Imposer des interdictions reviendrait également à punir les pays qui partagent des informations sur Covid. L'Afrique du Sud dispose d'un solide programme de recherche des contacts et de visibilité des virus et, à l'instar d'autres pays, elle peut choisir de ne pas partager ces informations vitales si cela lui cause des difficultés financières.
En réalité, la variante Omicron est déjà présente au Canada. L'épidémie a débuté en Ontario et a déjà atteint la Colombie-Britannique et l'île de Vancouver, avec 44 nouveaux cas détectés le 13 décembre.
Je pense que les interdictions sont injustes. Non seulement parce qu'elles sont inefficaces, mais aussi en raison du message plus général qu'elles envoient. Les COVID Le virus est en constante mutation et des centaines de nouvelles variantes sont découvertes.Certains sont considérés comme très préoccupants, comme Omicron ou Delta. Ces virus sont créés principalement dans les pays du Sud où la mise en place des vaccins est en retard ou incomplète.
Devons-nous punir les nations qui n'ont pas les ressources financières ou techniques nécessaires pour se protéger ? Non, pour mettre fin à cette En cas de pandémie, les pays doivent s'efforcer de vacciner le plus grand nombre de personnes possible à l'échelle mondiale. Une fois que cela sera fait, les variantes ne seront plus créées car il n'y aura plus personne d'autre à infecter. C'est la bonne stratégie, pas l'interdiction des vols, et tous les experts le disent.