Les écologistes s'inquiètent du stress hydrique croissant dont souffre le Maroc. de depuis plusieurs années. Le pays est en proie à la pire sécheresse qu'il ait connue depuis 30 ans.
Face à cette urgence, le mouvement "Maroc Environnement 2050" a appelé le gouvernement à supprimer toutes les cultures qui assèchent les nappes phréatiques du pays et favorisent la sécheresse.
Le mouvement promeut l'arrêt de la culture de la pastèque et de l'avocat car l'avocatier consomme une énorme quantité d'eau : un kilo d'avocat, soit environ cinq fruits, nécessite jusqu'à 1 000 litres d'eau.
Alors qu'un kilo de pastèques plantées dans le désert consomme 45 litres d'eau en utilisant la technologie du goutte-à-goutte. Ainsi, selon ce mouvement, "une pastèque de 10 kg peut consommer 450 litres d'eau douce".

Pour ces écologistes, le Maroc exporte en fait l'une de ses ressources naturelles les plus précieuses, sa nappe phréatique. Le mouvement "Maroc Environnement 2050" considère cette "une menace" pour la sécurité des ressources en eau du pays, d'autant plus que la culture des avocatiers nécessite l'irrigation avec de l'eau potable.

Les écologistes ont pris l'exemple de la pastèque, un fruit composé de 80% eauL'exportation d'un produit de base rare, pour montrer que son exportation n'est rien d'autre que l'exportation d'un produit de base rare. qui devrait être protégés.
Ils ont souligné que "L'exportation de 10 kg de pastèques à l'étranger équivaut à une quantité de 8 kg d'eau souterraine non renouvelable qui est donnée à l'étranger sans retour.
Face à l'urgence, plusieurs pistes de solutions ont été proposées par les experts. Certains pensent qu'une niche hydrique "porteuse" capable de générer une valeur ajoutée à l'agriculture marocaine serait importante. Mais aussi de contribuer à compenser les insuffisances de la balance commerciale agricole.
L'accent a également été mis sur le niveau social et sur le niveau économique. soulevée par les experts, car la culture de l'avocatier permet d'attirer des investissements colossaux de l'étranger. Ils doivent donc trouver un autre moyen de compenser ces investissements potentiellement perdus.
Face à la réalité que connaît le pays, à savoir la raréfaction des ressources en eau, deux questions se posent. Faut-il produire ces cultures fruitières pour l'exportation ou préserver les ressources en eau ?

Cependant, une série de stratégies ont été mises en place par le gouvernement marocain afin de minimiser les dégâts avec l'espoir d'une amélioration profonde de la situation dans les années à venir. Les autorités du pays ont annoncé que d'ici 2023, elles construiront 120 barrages fluviaux et renforceront également les programmes dédiés au dessalement de l'eau de mer et des eaux usées.
Mais certains experts restent sceptiques quant à ces différentes mesures prises par le gouvernement, comme Mohamed Benata, ingénieur agronome, docteur en géographie et président de l'Espace de solidarité et de coopération de l'Oriental (ESCO), qui estime que toutes ces mesures ne sont qu'un pis-aller. "insuffisant".
"Le Maroc a mis en place des politiques publiques, notamment dans le secteur agricole, visant à la surexploitation des ressources en eau souterraine afin d'encourager la production et l'exportation de cultures trop gourmandes en eau. Cela a conduit à l'abaissement de toutes les nappes phréatiques du pays, ce qui constitue une erreur stratégique très grave", déplore-t-il.

Longtemps soumis aux aléas climatiques, le Maroc souffre depuis septembre 2021 d'un grave déficit pluviométrique. Selon les statistiques officielles, il y a une baisse alarmante des réserves des barrages de près de 89% par rapport à la moyenne annuelle.
Pour l'heure, "seules les pluies salvatrices de la prochaine saison septembre-octobre peuvent sauver le pays d'un désastre social, économique et environnemental", souligne Mohamed Benata.