Le président du parti démocratique vert au Rwanda, le Dr Frank Habineza, a proposé, lors d'un dialogue au sein de son parti, que le nombre de députés au parlement soit porté de 80 à 100, soit une augmentation de 20 députés.
L'augmentation de la population est considérée comme l'une des principales raisons de cette recommandation du chef du parti des Verts. Il estime que l'augmentation de la population depuis 2003 ne permet plus aux députés d'atteindre toutes les couches de la population de leur circonscription pour faire valoir leurs doléances.
"La raison en est simple. En 2003, les électeurs étaient au nombre de 4 millions pour une population d'environ 7 millions d'habitants. Depuis, le nombre d'électeurs est passé à 8 millions pour une population de 12 millions d'habitants. Aujourd'hui, il y a une partie de la population que les députés n'atteignent pas et ne visitent pas pour recueillir leurs doléances. Logiquement, les Verts ne veulent pas doubler le nombre de parlementaires. Mais avec modestie, et en raison des contraintes budgétaires, nous pouvons ajouter au moins vingt députés au nombre actuel de quatre-vingts parlementaires".
-Frank Habineza
Il a souhaité que le dialogue autour de cette importante question puisse s'étendre au niveau des autres partis politiques et des autres composantes de la population rwandaise.
Le Parti Vert a également proposé d'autres changements qui favorisent la participation active de chacun des onze partis politiques qui composent le Forum des partis politiques du Rwanda.
"Nous approchons des élections locales où les femmes doivent représenter au moins 30% des élus locaux. L'actuel gouvernement d'union nationale ayant été mis en place par le FPR et d'autres partis politiques, nous voulons que les élus locaux au niveau des cellules et des secteurs comprennent également au moins 30% d'élus d'autres partis politiques. Les élus locaux ne doivent pas appartenir à un seul parti au pouvoir. Nous avons besoin de la participation d'élus d'autres partis, et il doit s'agir d'un principe comme celui qui exige au moins 30% de femmes élues à tous les niveaux. Bien sûr, les intérêts de la population doivent être privilégiés. Mais aussi que les idées des autres partis soient visibles au niveau local. C'est le respect du principe de partage du pouvoir et du multipartisme même au niveau local", a déclaré le président des Verts.
M. Frank Habineza a également exprimé le souhait de voir la participation de représentants d'autres partis politiques à la Commission électorale afin qu'ils participent à l'élaboration de la loi électorale. Selon lui, la participation des représentants des partis politiques jouera un rôle important dans la transparence et la crédibilité du processus électoral.
Il est à noter que même si la Constitution du pays autorise le multipartisme, il n'y a cependant pas de véritable opposition au Rwanda, le Front Patriotique Rwandais (FPR) de M. Kagame contrôlant d'une main de fer les sphères politiques, sociales et économiques. Le Parti démocratique vert est le seul parti d'opposition dont le fonctionnement officiel est toléré dans tout le pays.