Annamie Paul, au nom du Parti vert du Canada, demande au gouvernement fédéral de convoquer une réunion des premiers ministres afin de convenir d'un plan d'action urgent pour faire face à la crise humanitaire qui sévit dans les établissements de soins de longue durée (SLD) à travers le Canada.
Selon M. Paul, chef du parti vert du Canada, la façon dont les résidents des établissements de soins de longue durée ont été traités pendant la pandémie de Covid-19 "en dit long" sur l'importance que le gouvernement accorde à la vie des personnes âgées et des personnes ayant des besoins particuliers.
À ce jour, le virus Covid-19 a tué plus de 10 500 résidents et employés de centres de soins de longue durée au Canada.
"Une crise humanitaire est un événement qui menace gravement la santé, la sécurité ou le bien-être d'un groupe important de personnes", explique Paul. "C'est exactement ce qui se passe actuellement dans nos établissements de soins de longue durée : une menace grave pour la santé et la sécurité des résidents de ces établissements.
Dans une interview accordée à CBC News, M. Paul attire l'attention de la population canadienne en l'informant que la crise humanitaire en cours était et reste évitable.
"Pour ceux qui disent que c'était inévitable, sachez que le Canada est, parmi les pays riches, celui qui enregistre le plus grand nombre de décès dus à la COVID19 dans les établissements de soins de longue durée.
- Annamie Paul, Présidente du Parti Vert du Canada
Le père d'Annamie Paul, qui résidait dans un établissement de soins de longue durée à St. George, est décédé en mai dernier après avoir contracté une infection. Annamie Paul affirme que sa mort est due à la négligence et qu'elle était "évitable".
En particulier, Paul soutient que son père est décédé à cause de la "tempête parfaite" du manque de personnel, de la surcharge de travail du personnel d'assistance, de la pandémie de Covid-19 et des problèmes chroniques de nos établissements de soins de longue durée.
Plus de 80 % des décès dus au COVID-19 au Canada sont survenus dans des établissements de soins de longue durée. Cependant, la crise humanitaire qui apparaît aujourd'hui au grand jour était un problème bien antérieur à la pandémie.
Parmi les pays riches, souligne M. Paul, le Canada affiche le pire bilan en matière de protection des résidents des établissements de soins de longue durée.
Dans son communiqué de presse, le parti vert note que la crise humanitaire a particulièrement touché les femmes, les personnes vivant dans des établissements de soins de longue durée et les "femmes racialisées à faible revenu" qui travaillent dans les établissements de soins de longue durée.
Interrogé par un journaliste de la CBC sur les raisons de cette situation, M. Paul a répondu : "Les leçons que nous avons tirées de la première vague ont été complètement ignorées" : "Les leçons que nous avons tirées de la première vague ont été complètement ignorées.
En outre, Paul affirme qu'une sorte de "jeu de blâme" se produit entre les différents niveaux de gouvernement, en ce sens qu'aucun d'entre eux n'est prêt à assumer la responsabilité de ce que Paul a appelé un sénocide, c'est-à-dire "l'abandon à la mort des personnes âgées".
Lors d'une réunion publique d'urgence, Annamie Paul et le député Paul Manly (Nanaimo-Ladysmith) ont rencontré des experts en soins de longue durée. Ces derniers ont souligné que les solutions pour réduire le nombre de décès dus à la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée sont "claires, disponibles et applicables". Ces mesures, énumérées dans le communiqué de presse, sont les suivantes :
- Accélérer la vitesse de vaccination dans les établissements de SLD
- Augmentation des tests dans les établissements de SLD
- Augmenter et stabiliser les effectifs dans les établissements de SLD et améliorer la formation et la rémunération des travailleurs
- Fixation d'une norme nationale de quatre heures de soins réglementés par jour de soins pour chaque résident de SLD
- Séparation accrue des résidents au sein des SLD pour éviter la propagation des infections
- Garantir l'accès des familles aux établissements de SLD en toute sécurité
- Responsabilité et sanctions plus strictes pour les exploitants d'établissements de SLD
Il est clair, comme le souligne Paul, que les solutions existent, mais pas la volonté politique.
Interrogé sur la réponse de M. Trudeau à la crise, dans l'interview de la CBC mentionnée plus haut, M. Paul affirme que M. Trudeau "laisse tomber" les gens du Canada en ne réagissant pas à la crise des soins de longue durée. M. Paul ajoute que la responsabilité première du gouvernement fédéral est "la sécurité des personnes à l'intérieur de ses frontières". Bien qu'il s'agisse d'une menace sérieuse pour la sécurité des personnes, le gouvernement fédéral ne s'en préoccupe pas.
Le Parti vert du Canada a proposé une action immédiate et des mesures concrètes pour mettre fin à cette "tragédie évitable". Il est temps que les premiers ministres se mettent d'accord sur la manière de "mettre rapidement en œuvre les solutions" afin de réduire considérablement les décès dus à la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée, déclare Paul.
"Nos premiers ministres ne peuvent pas continuer à détourner le regard alors que cette tragédie nationale évitable se déroule sous leurs yeux... Il ne doit pas y avoir un autre décès causé par l'inaction et le manque de leadership politique".
- Annamie Paul, Présidente du Parti Vert du Canada
Afin d'inciter le gouvernement fédéral à adopter des solutions immédiates, M. Paul encourage les citoyens à écrire une lettre au gouvernement, dont il a fourni le modèle. "C'est une question de vie ou de mort", souligne-t-elle.
Au Canada, les gouvernements provinciaux sont responsables de la gestion, de l'organisation et de la prestation des services de santé. Le gouvernement fédéral est chargé de fixer et d'administrer les normes nationales du système de soins de santé. Par conséquent, les deux niveaux de gouvernement devraient mettre un terme au "jeu des reproches" et assumer la responsabilité de la crise, en ce sens que le gouvernement fédéral devrait collaborer avec les provinces et les experts en matière de SLD pour prendre enfin des mesures de nature à sauver des vies.