La COP27, qui se tiendra du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte, redonne espoir malgré les déceptions de l’édition précédente. Comme d’habitude, à la veille de chaque conférence sur le climat, de fortes attentes ressurgissent pour la lutte contre le changement climatique. Mais il est peu probable que la COP 27 trouve une solution aux problèmes climatiques de l’Afrique et au manque de financement.
Compte tenu du contexte économique, géopolitique et énergétique, les discussions s’annoncent particulièrement difficiles, mais les pays du Sud pourraient reprendre le contrôle des négociations. Particulièrement exposés aux effets du réchauffement climatique, même s’ils émettent très peu de gaz à effet de serre, ils exigent des pays riches une compensation financière de leurs « pertes et dommages ». Si un accord n’était pas trouvé sur ce point, cela affaiblirait considérablement le sentiment de confiance, déjà très fragile.

John Kerry, l’envoyé américain pour le climat, a déclaré récemment lors d’une visite au Caire qu’il espérait que la Conférence mondiale sur le climat de l’ONU, prévue à Charm el-Cheikh en novembre, pourrait libérer “l’énergie dont nous avons besoin pour changer le monde”.
“Les coûts annuels de l’adaptation dans les pays en développement, actuellement estimés à 70 milliards de dollars, passeront à 300 milliards de dollars d’ici 2030 et à 500 milliards de dollars d’ici 2050”, indique un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement.
Dans le même temps, les gouvernements africains consacrent actuellement entre 2 et 9 % de leur PIB au financement de programmes d’adaptation.
La Banque africaine de développement et le Centre mondial pour l’adaptation ont participé à une série d’événements dans le cadre de la Semaine africaine du climat pour établir un consensus entre les pays africains et les parties prenantes.
Décrite comme la COP de l’Afrique, la COP27 doit façonner l’avenir de manière significative. Mais pour obtenir des résultats en matière d’adaptation, les experts recommandent de mettre en œuvre dès maintenant un programme d’adaptation transformatrice.
Les pertes et dommages causés par le changement climatique constituent un problème majeur pour les États africains.
Les pertes et dommages sont de plusieurs natures : ils peuvent survenir lors d’événements de longue durée, comme des sécheresses récurrentes ou la montée du niveau de la mer, qui détruisent de manière irréversible les moyens de subsistance de certaines communautés. Il peut également s’agir d’événements soudains, tels que des ouragans ou des inondations qui détruisent des villages entiers en quelques heures.
Au sommet de Glasgow (COP26), la question des pertes et dommages mise sur la table des négociations comme une priorité absolue pour les pays du Sud, notamment les pays africains, a été l’une des principales avancées obtenues après des années de lutte, note un expert .

Néanmoins, la question reste ouverte, surtout pour cette COP. Selon certains défenseurs de l’environnement, le premier combat consiste à s’assurer que le mécanisme financier des pertes et dommages reste à l’ordre du jour qui sera discuté le premier jour.
« Avoir cette COP sur le sol africain est un avantage dans la mesure où nous serons sur l’un des continents les plus marqués par le réchauffement climatique. C’est le moment de confronter les pays riches à leurs insuffisances tant en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre que de respect des engagements financiers pris. Ils ne doivent pas en rajouter en refusant que les financements relatifs aux pertes et dommages soient à l’ordre du jour. A l’issue de la COP, il faut que nous puissions obtenir un accord sur la mise en place de ce mécanisme financier qui marquera un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique », a souligné Aïssatou Diouf, chargée des politiques internationales et du plaidoyer au sein de la ONG Enda Energie basée à Dakar, Sénégal.
Par ailleurs, lors d’une réunion sur la question tenue à Rotterdam, les participants ont suggéré que le prochain sommet de l’ONU en Égypte puisse se concentrer sur l’aide financière que l’Afrique devrait recevoir dans la lutte contre le changement climatique.
L’Afrique accuse en effet les pays industrialisés d’être historiquement responsables du changement climatique.
Cependant, compte tenu des faibles budgets qu’ils consacrent à la préservation des forêts et autres ressources naturelles, les pays africains sont également accusés par l’ONG Greenpeace de contribuer à la destruction de l’environnement.
Le continent africain a un rôle indispensable à jouer dans les efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius.