Les chefs du Parti vert allemand, qui font actuellement partie d’une coalition gouvernementale tripartite, font l’objet d’une enquête sur leur rôle dans l’approbation des paiements de primes l’hiver dernier. Les “primes Corona”, d’une valeur de 1.500 euros, ont été distribuées aux salariés du siège du parti à Berlin, et aux dirigeants du parti. Les primes étaient censées servir de dédommagements pour les complications ou désagréments liés au télétravail.
Le conseil d’administration national du parti comprend les deux anciens dirigeants du parti, Annalena Baerbock et Robert Habeck. Baerbock (actuellement ministre des Affaires étrangères) et Habeck (ministre de l’Économie et de la Protection climatique, ainsi que vice-chancelier) ont quitté leurs fonctions de direction du parti depuis qu’ils ont rejoint le gouvernement, comme l’exige la politique du Parti vert.
Les auditeurs internes du parti ont soupçonné l’implication du conseil de l’administration national dans la décision qui les conduirait finalement à recevoir une prime. Ces primes valent bien plus que la limite de 300 euros sur les paiements spéciaux fixée dans les règlements internes des Verts. Des plaintes ont été divulguées à la presse sous la forme d’un rapport interne en mai 2021.
Suite à plusieurs plaintes pénales privées, les procureurs de Berlin ont été obligés d’enquêter sur l’affaire. Les procureurs avaient un “premier soupçon de détournement de fonds,” selon un porte-parole du parquet. Selon la loi allemande, le détournement de fonds est passible d’une peine pécuniaire ou d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison. Le parquet a depuis noté que “le bureau principal (du parti) coopère pleinement avec le parquet pour clarifier les faits rapidement et de manière complète.”
Les primes ont été entièrement remboursées par tous les membres du conseil national. Elles ont fait l’objet de controverses lors de la campagne précédant les élections nationales de 2021. Interrogée sur la décision d’approuver un bonus pour elle-même, Baerbock a répondu: “Nous n’aurions pas dû faire ainsi.”