TORONTO, ON – Mike Schreiner, le chef du parti vert de l’Ontario, demande au gouvernement de Doug Ford de redoubler les efforts pour protéger les travailleurs migrants temporaires car ceux-ci vivent dans des conditions précaires alors qu’ils sont essentiels au système agricole canadien
Dans une publication récente, Mike Schreiner explique que les efforts en Ontario pour la prévention de la COVID-19 dans le secteur agricole sont loin d’avoir un impact sur les conditions que connaissent les travailleurs migrants depuis le début de cette pandémie.
Bon en théorie, pas en pratique
Les commentaires de M. Schreiner sont une réponse à la promesse de Ford d’augmenter les inspections sur les lieux de travail des fermes en Ontario. Ces inspections font partie du plan de prévention contre la COVID-19, qui vise à protéger chaque travailleur du secteur agricole et à garantir le respect des directives de sécurité.
Le plan d’action propose une ample stratégie pour prévenir et contenir les éclosions de la COVID-19, et il est accompagné d’une aide économique substantielle.
L’Ontario a conçu ce plan d’action après l’indignation publique suscitée par les conditions dans lesquelles les travailleurs migrants ont été contraints de travailler pendant la première vague de la pandémie. À la fin de 2020, une série d’éclosions dans différentes fermes ont entraîné 1788 infections et 3 décès parmis les travailleurs migrants. Ces travailleurs vivent souvent dans des dortoirs compacts et travaillent à proximité, ce qui favorise la propagation du virus et les expose à un risque accru d’infection.
Le plan de prévention établit une stratégie solide, mais son application est entre les mains des propriétaires des fermes. On attend d’eux qu’ils se conforment à ces suggestions mais, dans une partie des cas, ils en sont incapables en raison de ressources financières, de limitations spatiales et/ou des perspectives de gestion.
Le plan d’action et l’investissement financier de l’Ontario sont présents, mais ils semblent être insuffisants. Depuis son déploiement, de multiples éclosions ont été déclarées, même pendant la basse saison des récoltes. Il est difficile d’établir des chiffres précis en raison du manque de tests pour les travailleurs et d’hésitation à déclarer les éclosions. Néanmoins, dans le comté de Windsor-Essex, l’un des principaux comtés agricoles de l’Ontario, pas moins de quatre éclosions ont été confirmées dans le secteur agricole au cours de la semaine du 8 février.
Schreiner presse en faveur d’une action complémentaire. Comme mentionné dans sa publication, environ 2 000 travailleurs migrants de plus arriveront dans les prochaines semaines pour répondre à la demande de main-d’œuvre agricole du Canada. Selon M. Schreiner, les efforts d’inspection du gouvernement provincial sont “trop peu, trop tard”.
Les droits des migrants sont fondamentaux
De nombreuses organisations se sont manifestées afin de révéler les conditions des travailleurs migrants temporaires. Les travailleurs eux-mêmes ont peur de parler par crainte de perdre leur emploi.
En décembre, Justice for Migrant Workers, une organisation qui se concentre sur l’amélioration des droits des travailleurs migrants en Ontario, a écrit une lettre destinée aux fonctionnaires publics pour dévoiler les conversations qu’ils ont eu avec différents travailleurs migrants. En gardant l’anonymat, les travailleurs ont décrit des conditions de travail dans lesquelles les propriétaires des fermes gardaient les éclosions secrètes et allaient même jusqu’à cacher aux travailleurs leurs résultats aux tests de la COVID-19.
La lettre, qui est adressée aux gouvernements fédéral et provincial, fait écho aux commentaires de Mike Schreiner sur la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour protéger ces travailleurs.
Selon Statistique Canada, ces travailleurs migrants temporaires constituent plus de 40 % de la main-d’œuvre qui soutient l’industrie agricole de l’Ontario, dont le chiffre d’affaires s’élève à 13,7 milliards de dollars. Selon M. Schreiner, il est temps d’agir et, étant donné leur rôle crucial dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada, ils devraient être inclus dans la stratégie de vaccination de l’Ontario.