La décision prise par le ministère tunisien de l’Environnement d’interdire la fabrication de certains types de sacs plastiques sur l’ensemble du territoire est entrée en vigueur le 1er septembre 2022.
L’arrêt de la fabrication des sacs plastiques a été décidé lors d’une séance de travail présidée par la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui. Le décret relatif à la fixation de normes d’évaluation de la biodégradation des sacs plastiques destinés au marché intérieur a également été évoqué, selon le site Réalités.

La Tunisie entend privilégier les sacs biodégradables, qui mettent considérablement moins de temps à se dégrader dans l’environnement que les sacs en plastique.
Les sacs en plastique mettent environ un à quatre siècles à se décomposer. Plus de 500 milliards de sacs plastiques sont consommés chaque année sur la planète.
Au cours d’une réunion tenue au siège du ministère de l’Environnement par le ministre Chikhaoui, les participants, dont des représentants de la Chambre syndicale de la plasturgie de l’UTICA, ont convenu de poursuivre la coordination concernant les orientations adoptées au niveau international et visant à élaborer un document international qui mettra fin à la pollution plastique d’ici 2024.

La ministre de l’Environnement, Laila Chikhaoui, a expliqué que cette décision d’interdire la production de sacs plastiques a été prise suite à la détérioration de la situation environnementale, notamment dans les zones résidentielles. Elle a indiqué que cette mesure concerne tous les gouvernorats mais que des amendes seront réservées aux contrevenants.
Rappelons qu’en Tunisie, la promesse de cette interdiction remonte à plus de deux ans. La production, la détention, l’importation et la distribution de sacs plastiques de toutes sortes, obtenus gratuitement ou contre paiement dans les commerces, devraient être interdites depuis mars 2020. « Le décret gouvernemental du 16 janvier 2020 devrait entrer en vigueur à partir de mars 1er janvier 2020, pour les centres commerciaux et les pharmacies, et le 1er janvier 2021, pour tous les producteurs, importateurs, distributeurs et détenteurs de sacs plastiques. Mais son application a été suspendue sous la pression des professionnels du secteur », explique Réalités.
Aujourd’hui, le monde produit 20 fois plus de plastique qu’il y a 40 ans. Chaque année, plus de 8 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans, faisant des ravages sur les animaux aquatiques, la pêche, le tourisme et les écosystèmes marins.

Selon un récent rapport de la Fondation Ellen MacArthur, moins de 14 % des produits en plastique sont recyclables. Cependant, des innovations sont nécessaires de toute urgence pour traiter les 86 % restants, ce qui, selon les experts, générerait entre 80 et 120 milliards de dollars et nous rapprocherait d’une économie régénératrice.
L’Afrique n’a pas été épargnée par ce fléau. Selon les Nations Unies, plus de 4,4 millions de tonnes de plastique se retrouvent chaque année dans les mers et les océans. Alors que la plupart des déchets plastiques en Afrique ne proviennent pas du continent, les villes africaines et les villes côtières ont également du mal à suivre le rythme de leurs déchets plastiques.