Greenland Minerals (GGG) a interrompu ses transactions en raison d’une annonce concernant une nouvelle coalition gouvernementale au Groenland.
L’élection de 2021 au Groenland représente un changement de pouvoir majeur
Lors des élections du 6 avril, le parti de gauche Inuit Ataqatigiit (IA) du Groenland est sorti gagnant avec 37% des voix. Cette victoire est significative pour le pays, car elle implique la fin du long règne du parti Forward au Groenland.
Mute Egede, un originaire de Nuuk de 34 ans, est devenu le plus jeune président du gouvernement du Groenland. Lors de son discours de victoire, il a fait part de l’ambitieux programme du Parti en matière d’environnement et d’enjeux sociaux.
Il a déclaré : « Il y a deux questions qui ont été importantes dans cette campagne électorale : les conditions de vie des gens en sont une. Puis, il y a notre santé et l’environnement », selon le Washington Times.
L’une des questions au cœur de l’élection était un projet controversé d’exploitation de terres rares à Kvanefjeld, dans le sud de l’île, auquel l’IA s’est fortement opposé. La victoire du parti représente donc un obstacle de taille pour les compagnies minières internationales qui visent à exploiter les minéraux du Groenland.
Qu’est-ce que le projet minier Kvanefjeld ?
Le projet Kvanefjeld est un projet de terres rares à grande échelle financé par Greenland Minerals, une société basée en Australie avec un investissement chinois. Toutefois, pour pouvoir être exploité dans le sud du pays, le projet doit être approuvé par la coalition.
Alors que le Forward Party adopte une position favorable au projet Kvanefjeld, l’IA exprime clairement son opposition à ce projet.
« Nous avons quelque chose que l’argent ne peut pas acheter. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour arrêter le projet Kvanefjeld. »
– Mute Egede, président du gouvernement et premier ministre du Groenland
La raison derrière cette protestation est que la mine de Kvanefjeld contient un important gisement de métaux de terres rares, qui sont notamment utilisés pour fabriquer de l’uranium radioactif. Les militants écologistes craignent donc que l’exploitation de ces métaux n’entraîne des dommages irréversibles pour l’environnement.
La coalition a déclaré que bien qu’elle ne soit pas opposée aux projets miniers, les répercussions environnementales de Kvanefjeld sont trop importantes pour être ignorées. Le Parti est particulièrement préoccupé par les effets de la pollution radioactive et des déchets toxiques sur l’agriculture et la qualité de l’eau de la communauté locale.
« La coalition est d’accord sur le fait qu’aucun uranium ne devrait être extrait au Groenland et elle travaillera à l’élaboration d’une législation visant à interdire l’extraction de minéraux contenant des matières radioactives », a déclaré M. Egede dans un communiqué, selon le Market Herald.
Le Groenland : cible d’un intérêt international majeur
Ces dernières années, le Groenland a suscité un grand intérêt international pour ses ressources naturelles. En effet, les données montrent que la mine de Kvanefjeld pourrait détenir le plus grand gisement de métaux de terres rares après la Chine. Les bénéfices prévus de l’exploitation des minéraux de terres rares sont si importants qu’en 2019, l’ancien président américain Donald Trump avait proposé au gouvernement danois d’acheter l’île arctique.
Face à cette incroyable attention internationale, Egede souligne qu’il est important que la population du Groenland fasse front commun.
« Nous avons quelque chose que l’argent ne peut pas acheter », a déclaré Egede. «Nous ferons tout ce que nous pouvons pour arrêter le projet Kvanefjeld », a-t-il dit aux journalistes, selon Reuters.