Le mois dernier, le Fonds d’innovation stratégique (FIS) du gouvernement fédéral a octroyé cinq millions et demi de dollars à Moltex Clean Energy (une entreprise d’énergie nucléaire du Nouveau-Brunswick) pour soutenir un projet de conception d’un réacteur à sels fondus (un type de réacteur à fission nucléaire) et d’une installation de recyclage du combustible usé.

Le Parti vert du Canada s’est prononcé contre de telles actions du gouvernement fédéral, en déclarant :

”…le gouvernement fédéral ne fournit pas aux Canadiens tous les faits et ne respecte pas les droits territoriaux des peuples autochtones, car il continue d’investir dans les petits réacteurs nucléaires modulaires (PRNM) tout en faisant la promotion de cette technologie comme une solution d’énergie propre”1.

À l’heure actuelle, le projet financé est toujours au stade de la préautorisation, avec une évaluation de phase 1 portant sur la conception du fournisseur qui est en cours selon la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN). Cette phase est préliminaire à toute approbation de permis et ne permet pas de vérifier une approbation une fois l’examen terminé. Néanmoins, le gouvernement fédéral a montré son soutien en finançant le projet par le biais du FIS afin de poursuivre l’examen préliminaire de la conception du fournisseur.

La députée verte de Fredericton, Jenica Atwin, a déclaré en début de semaine dernière, lors d’une table ronde d’experts sur la politique nucléaire du Canada, “Il n’y a rien de propre dans les déchets nucléaires, peu importe comment le gouvernement essaie de les présenter. C’est une distraction dangereuse et sale des investissements que nous devons voir dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique”.2

Susan O’Donnell, chercheuse et professeure adjointe à l’Université du Nouveau-Brunswick, présente à la table ronde, fait remarquer que le développement de la technologie SMNR n’est pas une solution assez rapide pour lutter contre l’urgence de la crise climatique et qu’attirer l’attention sur les investissements dans les sources d’énergie renouvelables peut donner des résultats plus immédiats.

Le soutien apporté à un projet à un stade aussi précoce de la procédure d’autorisation témoigne également d’une négligence à l’égard des nations Peskotomuhkati, qui ont récemment fait part de leurs préoccupations concernant l’utilisation de l’énergie nucléaire sur le site du projet Moltex.

NB Media Co-op: Wolastoq Grand Council Chief Spasaqsit Possesom.

Le site de ce projet SMNR se trouve sur des territoires non cédés des nations Wolastoq et Peskotomuhkati. En tant que tel, le Grand Conseil de Wolastoq, lors d’une réunion sur les activités du projet Moltex, estime que tout développement qui affecte ces terres et ces eaux nécessite son approbation. Le conseil ajoute que le développement original de ce réacteur a également été développé en dehors de l’approbation des peuples Wolastoq.3

Explicitement indiqué dans le REGDOC-3.2.2. de la CCSN : Engagement envers les Autochtones : Annexe C,consultation des Autochtones, ” La CCSN veille à ce que toutes les décisions d’autorisation qu’elle prend en vertu de la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires […] préservent l’honneur de la Couronne et tiennent compte des droits ancestraux ou issus de traités, potentiels ou établis, des peuples autochtones, conformément à l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982″.

Le conseil conclut que ” le gouvernement du Canada et le gouvernement du Nouveau-Brunswick cessent immédiatement de financer les réacteurs nucléaires de Point Lepreau ” jusqu’à ce qu’une consultation adéquate soit menée.

Moltex estime qu’ils auront un réacteur opérationnel d’ici 2030 s’ils continuent sur la voie prévue. Avec le soutien continu du gouvernement fédéral, cela pourrait être plus tôt.

Joby Moffat

Joby is from small town Manitoba, Canada. Moving to the city of Winnipeg to pursue his interest in preserving the outdoors he grew up in, Joby attained a Bachelors of Environmental Studies with a minor in economics. He holds a strong dedication to the idea that efficient & effective environmental policy and regulation is the key to drive an environmentally sustainable economy and has directed all supplementary education towards putting that principal into practice. As a writer, Joby enjoys covering Green parties relationships with the public and the new and exciting initiatives that are created from these connections.

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