Largement élue à la tête du parti écologiste, la nouvelle secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), inconnue du grand public, veut donner un nouveau souffle à un parti peu attractif.
Marine Tondelier doit reconstruire un parti en manque d'adhérents et miné par des divisions internes. Elle va donc devoir s'atteler à un chantier d'envergure : rassembler les différents courants de ce parti en pleine crise.
" Une nouvelle page s'ouvre. Nous allons repartir à l'offensive, avec une ligne politique claire, ambitieuse et collective ", a-t-elle déclaré.

Ce défi pourrait être appelé le paradoxe vert. D'un côté, l'urgence climatique, qui après la sécheresse et les incendies de cet été, est devenue la deuxième préoccupation des Français à 34%, derrière le pouvoir d'achat. Mais de l'autre, une écologie politique qui peine à trouver le bon rythme dans les élections. En témoigne le score décevant de Yannick Jadot, avec seulement 4,6 %, à la dernière élection présidentielle.
Grâce à sa large victoire, Marine Tondelier entend "refonder" et "massifier" le parti, désormais très affaibli.
Elle va reconstruire Europe Ecologie-Les Verts, en organisant des états généraux de l'écologie. L'initiative s'annonce complexe.

Dans son premier discours la patronne des écologistes, Marine Tondelier a souligné la nécessité d'élargir la base électorale d'EELV, d'abord en ayant de bonnes élections européennes en 2024, où le parti disposera d'une liste indépendante, puis aux élections municipales de 2026. Pour Pour le moment, personne ne se dégage parmi les écologistes pour la prochaine élection présidentielle, Yannick Jadot étant fragilisé par son échec cette année et Sandrine Rousseau étant bien trop clivante.

"Il faut tout changer, car c'est notre dernière chance de créer un grand parti vert", répète l'élu, qui veut le rendre "plus simple et plus fédérateur" qu'Europe Ecologie-Les Verts, un nom trop flou et compliqué, à l'image du parti.
Ces derniers temps, les polémiques Rousseau et Bayou ont pu brouiller l'image du mouvement, qui fait également face à la concurrence d'autres partis de gauche. Tous sont aujourd'hui convertis à l'écologie.

Marine Tondelier. Candidate à la direction du parti écologiste français EELV au congrès de décembre Marine Tondelier lors de la manifestation pour le climat à Lille le 12 novembre 2022. //ALAINROBERT_1Y8A9503/Credit:Alain ROBERT/SIPA/2211280914/Credit:Alain ROBERT/SIPA/2211280943

Connue pour son combat contre le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen dans le département du Pas-de-Calais, Marine Tondelier - issue de la direction sortante - a remplacé Julien Bayou, accusé de violences psychologiques sur une ancienne compagne qu'il conteste, qui avait démissionné de ses fonctions à EELV et à l'Assemblée nationale, le 26 septembre.

Sa victoire n'est pas une surprise puisque sa motion est arrivée en tête du premier tour le 26 novembre, avec 47 % des voix des députés.

Cette ancienne adjointe parlementaire de Cécile Duflot, proche du maire de Grenoble Éric Piolle, est élue depuis 2014 face au maire RN Steeve Briois à Hénin-Beaumont, une ancienne cité minière où elle vit et dont sont originaires ses parents et grands-parents. Elle siège également depuis 2021 dans l'opposition au conseil régional des Hauts-de-France, présidé par Xavier Bertrand (LR).

"C'est quelqu'un qui ne vient pas d'une métropole, qui peut faire entendre une autre voix et qui a un long combat contre le RN", a déclaré Kelim Ledun, délégué du Pas-de-Calais de 27 ans.

En 38 ans d'existence, le parti écologiste français n'a pas vraiment réussi à s'implanter régulièrement dans un ensemble stable de territoires.
Pour remédier à la faiblesse permanente de sa base militante, des tentatives ont longtemps été faites pour attirer des sympathisants au mouvement en organisant périodiquement des " États généraux de l'écologie ".

Marine Tondelier s'est montrée offensive et déterminée à reconquérir l'électorat populaire du RN, tout en réaffirmant sa volonté de reconstruire un parti "bienveillant, opérationnel et efficace". Elle dit vouloir reconnaître "ce qui n'a pas fonctionné par le passé", tout en écoutant les préoccupations actuelles des écologistes "un jour ou toujours, qui les suivent de près ou de loin". "Nous serons un million de sympathisants à la fin de cette législature", assure la nouvelle dirigeante du parti qu'elle veut rebaptiser "Les écologistes".

Billy Omeonga

Billy Omeonga est diplômé en journalisme et en création littéraire. Je suis titulaire d'une licence en administration des affaires. Je poursuis actuellement un MBA à l'Université du Peuple aux États-Unis d'Amérique. J'aime les activités qui font appel aux idées et à la pensée critique. Je suis passionnée par la nature et la protection de l'environnement. Je crois en la protection de notre planète et de ses ressources naturelles. Je déteste les personnes malhonnêtes et pessimistes. L'honnêteté fait partie intégrante de ma vision du monde et c'est une valeur à laquelle je crois fermement. Je parle couramment le français et l'anglais. Pendant mon temps libre, j'aime lire et jouer du piano. Je désapprouve également le manque de fiabilité. Je suis une personne fiable, et j'attends donc un certain niveau de fiabilité de la part de mes interlocuteurs.

Plus d'articles - Site web - Twitter - Facebook - LinkedIn - YouTube

LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez saisir votre nom ici