Le chef des Verts du Nouveau-Brunswick, David Coon, a exhorté la province à améliorer la gestion de ses déchets après que la Commission des déchets solides de Fredericton ait demandé au ministère de l'Environnement l'autorisation de construire une décharge supplémentaire de 29 mètres de hauteur. Cette demande fait suite à des années de réglementation fragmentaire du recyclage dans la province qui a vu de nombreux produits réutilisables tels que les produits organiques, les plastiques et le papier envoyés à la même décharge, sans jamais être réutilisés, et s'ajouter à l'énorme tas d'ordures.
Les 59 mètres de déchets déjà en place à la décharge de Fredericton, plus les 29 mètres supplémentaires proposés, signifient que la nouvelle décharge contiendrait 88 mètres de déchets au total. En soustrayant les 30 mètres d'élévation de base, nous pouvons déterminer que la nouvelle décharge se trouverait à environ 58 mètres dans les airs, soit à peu près la même hauteur que le clocher de la cathédrale Christ Church de Fredericton.
Pendant une soirée Live Zoom Watch, Kevin Areseneau, David Coon et Megan Mitton, députés du Parti Vert du Nouveau-Brunswick, ont livré leurs réflexions sur la gestion des déchets dans leur province et sur les avantages d'une économie plus "circulaire".
https://www.facebook.com/david.coon.fredsouth/videos/716594015716458 Commentaires sur la gestion provinciale des déchets 22:25 - 27:18
L'utilisation des déchets organiques est de plus en plus répandue dans les villes du Canada et du monde entier.
En Ontario, par exemple, les déchets organiques placés dans des bacs verts sont collectés, envoyés dans des digesteurs anaérobies, puis réutilisés comme engrais naturel pour les parcs et jardins publics.
La collecte des déchets organiques s'est également développée dans toute l'Union européenne. De nombreux États membres de l'UE ont pris des mesures, telles que l'interdiction de la mise en décharge des déchets organiques et leur réutilisation comme biocarburant, engrais ou gaz naturel.
En 2017, les États membres de l'UE, l'Autriche, le Danemark, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovaquie et la Suède ont tous réussi à atteindre l'objectif fixé par l'UE pour 2035, à savoir une mise en décharge des déchets municipaux inférieure à 10 %.
Coon déclare que "à Montréal, ils mettent (les déchets organiques) dans de grands composteurs, pour être utilisés comme gaz naturel renouvelable... A Halifax, ils ont simplement interdit leur mise en décharge, et les municipalités présentent ensuite un plan pour traiter les déchets".
Coon poursuit en exprimant la nécessité de ce qu'il appelle une "économie circulaire" : "L'idée que les déchets ne doivent pas être jetés, mais qu'il s'agit en fait d'une matière première à utiliser". Coon compare cette matière première à la nature ; une fois qu'un élément de la flore ou de la faune est mort, il continue à servir à l'environnement vivant, et le cycle se poursuit.
"NOUS DEVONS PENSER LES DÉCHETS DE MANIÈRE TOTALEMENT DIFFÉRENTE... PLUTÔT QUE DE LES ENTERRER, NOUS DEVONS LES UTILISER".
- David Coon, Chef du Parti Vert du Nouveau Brunswick
Actuellement, le Nouveau-Brunswick n'offre pas le recyclage à tous les citoyens de la province. La députée du Parti Vert de Memramcook-Tantramar, Megan Mitton, a déclaré pendant le débat : "Les déchets sont gérés différemment dans les différentes régions de la province". Faisant référence à sa circonscription, Mme Mitton poursuit en déclarant que "certains déchets sont correctement compostés et recyclés, sauf si vous avez un appartement de plus de quatre personnes ou une entreprise, auquel cas les déchets organiques et les produits recyclables sont envoyés dans la décharge".
Mme Mitton poursuit en disant que cette question préoccupe de nombreux Néo-Brunswickois. Elle a entendu dire que beaucoup de monde choisit de garder leurs produits recyclables dans leur voiture jusqu'à ce qu'ils puissent les déposer dans un endroit acceptable. Mitton affirme : "Nous avons besoin d'une meilleure solution que celle-ci".
Le député vert de Kent North, Kevin Arseneau, a déclaré qu'en termes de gestion des déchets, le Nouveau-Brunswick doit adopter une "mentalité d'île". M. Arseneau explique comment, par exemple, les Îles-de-la-Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent, ont un système très méticuleux de séparation des matières recyclables du compost et des déchets, ce qui fait que chaque Madelinien produit moins de déchets par année que les autres Québécois.
Arseneau a déclaré : "Nous devons penser comme une île quand il s'agit d'espace... nous vivons sur terre, et l'espace est limité".
M. Coon termine en exprimant qu'il appartient au gouvernement du Nouveau-Brunswick de "faire preuve de créativité" dans ce domaine. En se réinjectant dans le domaine de la gestion des déchets dans une perspective plus verte et "circulaire", le gouvernement du Nouveau-Brunswick pourrait mettre un terme à la construction d'une éventuelle montagne de déchets qui dépasserait la taille de presque tous les bâtiments de Fredericton.