Après plus de 20 mois de silence, Elizabeth May a finalement utilisé le mot “génocide” pour décrire les actions d’Israël à Gaza le 10 juin. Lors d’une conférence de presse pour le Groupe d’amitié parlementaire Canada-Palestine, elle a déclaré :
“Ce que nous voyons maintenant est un génocide… Le génocide doit cesser… Israël est perçu comme un pays qui pratique le génocide… et c’est horrifiant.”
Elizabeth May lors de la conférence de presse du 10 juin
Bien que cela marque un tournant rhétorique pour May, les critiques soutiennent que son timing et son cadre restent profondément inadéquats.
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Yves Engler : “Le langage des activistes a évolué vers ‘Holocauste’”

L’activiste basé à Montréal Yves Engler a déclaré que l’utilisation du mot “génocide” par May est juste, mais insuffisante :
“Elizabeth May doit être félicitée pour avoir enfin employé le mot ‘génocide’ pour décrire les actions d’Israël à Gaza… mieux vaut tard que jamais. Bien qu’Israël commette indubitablement un génocide, ce terme ne rend plus compte de l’horreur absolue des actions d’Israël. De plus en plus, les activistes qualifient les actions d’Israël à Gaza de ‘holocauste’.”
L’observation d’Engler souligne que le discours populaire a déjà dépassé le cadre actuel de May.
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Jane Sterk : “20 mois de silence – Incroyable”

Jane Sterk, ancienne leader du Parti Vert de la Colombie-Britannique, a exprimé une profonde désillusion :
“Je ne fais pas confiance à ce changement comme étant réel et je ne soutiendrai plus jamais le Parti Vert du Canada tant qu’elle restera à sa tête. 20 mois de silence – incroyable !”
Les propos de Sterk indiquent une fracture critique parmi les supporters des Verts en raison de l’inaction prolongée de May.
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Alex Tyrrell : “Les mots du génocide requièrent des sanctions et un revirement de l’OTAN”

Le leader du Parti Vert du Québec, Alex Tyrrell, a salué l’utilisation du terme par May mais en a demandé davantage :
“Le Parti Vert du Canada devrait être à la pointe du combat pour la justice et la paix dans le monde. J’accueille favorablement le changement de rhétorique de May, mais il suit un modèle de soutien réticent à la Palestine avec de nombreux revirements et déclarations incohérentes. J’espère qu’elle appellera à des sanctions économiques et politiques significatives sur l’ensemble de l’État d’Israël. Si elle fait cela, abandonne son soutien à l’OTAN, augmente les dépenses militaires et l’escalade des tensions avec la Russie et la Chine, elle pourra commencer à reconstruire sa crédibilité au sein du mouvement pour la paix, mais des dégâts importants ont été faits.”
Tyrrell a souligné que la véritable crédibilité doit être suivie d’une action politique décisive.
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Victoria Archad : Trop hésitante pour diriger
L’ancienne candidate du Parti Vert du Québec et fédérale, Victoria Archad, a fait un commentaire tranchant :
“Malheureusement, elle hésite à innover. Une personne prudente.”
La critique d’Archad fait écho à un appel croissant à un leadership visionnaire et opportun – qualités qu’elle suggère que May a échoué à démontrer.
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Ryan Newbergher : “Mener la gauche comme un troupeau de moutons”
L’ancien candidat Vert du Québec, Ryan Newbergher, a averti que les tactiques de May pourraient marginaliser l’énergie véritablement radicale :
“Et qu’en est-il de l’Ukraine, du Soudan, du Myanmar… qu’est-il arrivé à la gauche anti-guerre ? Son travail est de ramener toute énergie de gauche dans le giron des Libéraux et du NPD. C’est dégoûtant et elle est faible. Assez avec ces gauchistes sans principes.”
Newbergher soutient que l’approche prudente de May risque de coopter la détermination à la justice dans la politique des partis traditionnels, diluant son potentiel transformateur.
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En Résumé
L’utilisation très attendue du mot “génocide” par Elizabeth May marque un jalon rhétorique – mais sans action d’accompagnement, elle risque de sonner creux. Les activistes, anciens dirigeants et initiés du parti exigent désormais :
• Des sanctions économiques et politiques contre Israël,
• Une renonciation publique à l’alliance avec l’OTAN tout en rejetant l’augmentation des dépenses militaires
• Une solidarité constante avec les mouvements de justice anti-guerre mondiaux.
Les mots ont leur importance – mais comme le montrent clairement Tyrrell, Engler, Sterk, Archad et Newbergher, seules les politiques et les principes décideront si le pivot de May est authentique ou s’il s’agit encore d’un moment d’alignement performatif avec la pression populaire.
























