À la suite des sanctions par le Canada à l'encontre de responsables chinois en raison de violations des droits de la personne envers des Ouïghours, la chef du Parti vert du Canada demande que d'autres mesures soient prises, déclarant que "ces sanctions sont un début, mais ne devraient pas être la fin"
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Dans une publication récentePaul déclare que les sanctions prises par le Canada à l'encontre des responsables chinois constituent un bon pas vers la justice, mais qu'elles ne sont pas suffisantes. Paul exhorte le gouvernement à déclarer également que les violations des droits de la personne contre les Ouïghours constituent un génocide tel que défini par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPRG).
"Le gouvernement a omis de qualifier de génocide les crimes des gouvernements chinois contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes, alors que ces crimes sont très précisément décrits comme tels.
Paul fait référence à l'article II de la CPRG qui définit un génocide comme "l'un quelconque des actes ci-après commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
- Tuer des membres du groupe ;
- Causer des dommages corporels ou mentaux graves à des membres du groupe ;
- Infliger délibérément au groupe des conditions d'existence destinées à entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
- Imposer des mesures destinées à empêcher les naissances au sein du groupe ;
- Transférer de force des enfants du groupe dans un autre groupe".
Les sanctions du Canada envers des responsables chinois ont été déclarées après l'accumulation de preuves de violations des droits de la personne à l'encontre du groupe minoritaire ouïghour. Dans sa déclaration, le gouvernement fédéral décrit que les preuves recueillies font état de : "la détention arbitraire massive de plus d'un million d'ouïghours et d'autres minorités ethniques musulmanes en raison de leur religion et de leur appartenance ethnique, ainsi que la rééducation politique, le travail forcé, la torture et la stérilisation forcée."
Comme la déclaration du gouvernement correspond à la définition d'un génocide, Paul fait les demandes suivantes au gouvernement pour qu'il remplisse ses obligations internationales :
- Nommer explicitement, condamner fermement et sensibiliser la communauté internationale aux preuves directes du génocide en cours ;
- Être le principal organisateur des discussions avec un large groupe d'alliés internationaux afin d'explorer tous les mécanismes diplomatiques et économiques disponibles pour amener la Chine à se conformer au droit international ; et
- Examiner les mesures unilatérales que le Canada devrait prendre pour amener la Chine à respecter le droit international.
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Paul mentionne que le refus du gouvernement canadien de déclarer ces actes comme un génocide va à l'encontre d'un de ses alliés internationaux, les États-Unis, et de 266 membres du Parlement qui ont déjà reconnu ces atrocités comme un génocide selon la définition du PRCG.
En outre, Paul estime que le Canada peut avoir un impact significatif sur la question s'il décide d'exprimer son opinion sur la scène internationale : "Bien que le Canada puisse et doive agir de concert avec ses alliés, il n'est pas impuissant à agir seul et dispose d'une variété d'options unilatérales pour répondre au génocide contre les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes en Chine".
La position du gouvernement
Selon Radio-Canada, le gouvernement fédéral a exigé qu'une enquête soit menée afin d'arriver à sa propre conclusion sur ce qui se passe dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Justin Trudeau, le premier ministre canadien, préfère être prudent avec le mot "génocide", déclarant que le terme est "extrêmement chargé".
Paul estime que la demande du gouvernement d'avoir accès à la région pour une enquête indépendante est un coup d'épée dans l'eau, étant donné que le gouvernement de la République populaire de Chine n'accordera jamais ce type d'accès.
Annamie Paul estime que les preuves croissantes de violations des droits de l'homme dans la région sont suffisantes pour qualifier ces actes de génocide et mentionne que "même si un pays est seulement conscient qu'il existe un risque sérieux qu'un génocide se produise ou puisse se produire, il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher le génocide d'avoir lieu".